A la découverte de l’Hôtel de la Marine
Alors que Valéry Giscard d’Estaing, président de la Commission sur l’avenir de l’Hôtel de la Marine, a rendu son rapport lundi à Nicolas Sarkozy en proposant que ce bâtiment construit sous Louis XV accueille la future « Galerie du trésor français » présentant des « fleurons des collections illustrant la civilisation et le goût français » actuellement conservés au Louvre, au Mobilier national, aux Arts décoratifs, à la Manufacture de Sèvres, à l'Imprimerie nationale et à la Bibliothèque nationale de France, mercredi 21 septembre, le Comité de Vincennes/Fontenay-sous-Bois de la Société d'Entraide des Membres de la Légion d'Honneur a proposé à ses membres de découvrir ce lieu chargé d’histoire.
Le bâtiment, d’une superficie totale de 5 440 m2 dont 4 000 m2 de surface bâtie abritant quelque 553 pièces dont le fameux salon des amiraux, fut construit entre 1757 et 1774 pour abriter, dès 1772, le Garde-Meuble de la Couronne.
Il fut pillé pour ses armes par les émeutiers parisiens en juillet 1789.
Le secrétaire d'Etat à la Marine s'installa dans une partie du bâtiment lorsque le gouvernement dut rejoindre Louis XVI forcé de quitter Versailles pour s'installer au palais des Tuileries. Le secrétaire d'Etat à la Marine, César Henri de La Luzerne, fut accueilli au Garde-Meuble par son cousin Thierry de Ville d’Avray.
Sous la direction de l’Amiral Decrès, le ministère de la Marine se développa jusqu'à occuper tout le bâtiment.
Après la sombre période de l’occupation allemande qui vit la Kriegsmarine occuper les lieux, l’hôtel de la Marine abrite depuis la Libération une partie du haut commandement de la marine. Mais, d'ici la fin 2014, celui-ci aura quitté ses locaux pour ceux du nouveau site que le ministère de la Défense construit Porte de Sèvres, dans le 15e arrondissement, afin d’y regrouper tous les services civils et militaires de la Défense Nationale.
A l’occasion de cette visite, chacun a pu apprécier l’exceptionnelle qualité architecturale de ce bâtiment dont la façade a été conçue par Ange-Jacques Gabriel, premier architecte du Roi, auteur des plans de la place Louis XV (devenue la place de la Concorde). Ses deux frontons sont ornés de reliefs représentant des allégories de la Magnificence et de la Félicité publiques, œuvres de Guillaume II Coustou et de Michel-Ange Slodtz.
L’Hôtel lui-même a été bâti sur des plans de Gabriel sous la direction de Jacques-Germain Soufflot. Les décors intérieurs, d'une grande magnificence, sont l’œuvre de l'architecte Jacques Gondouin, inspiré par Piranèse, et constituent une étape importante dans l'évolution du goût au XVIIIe siècle. Bien que remaniés sous le Second Empire, les grands salons d’apparat et surtout la Galerie Dorée conservent encore certains éléments du décor d’origine.
La visite terminée, le groupe s’est retrouvé chez Angélina pour un goûter gourmand. Bien plus qu’une simple pâtisserie ou un simple salon de thé, la maison Angelina est une marque de luxe à l’image prestigieuse qui symbolise à travers le monde « l’Art de vivre à la française ».
C’est en 1903 que le confiseur autrichien Antoine Rumpelmayer fonde Angelina, baptisé ainsi en l’honneur de sa belle-fille. Depuis plus d’un siècle, le salon de thé s’est imposé comme un lieu gourmand et raffiné. Dès son ouverture, Angelina devient l’incontournable rendez-vous de l’aristocratie parisienne. Dans ses salons se sont croisés Proust, Coco Chanel et les plus grands couturiers français… Le décor, conçu par le célèbre architecte de la Belle Epoque Edouard-Jean Niermans, mêle élégance, charme et raffinement. Angelina, c’est une véritable poésie romantique, un espace de calme et de volupté, entre sérénité et gourmandise.
Docteur Jean-Claude Martin
Président du comité Vincennes/Fontenay-sous-Bois
de la Société d'Entraide des Membres de la Légion d'Honneur